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Le roman d’une Garde Robe – Exposition

Anonyme. "Femme au chapeau noir et ‡ l'Ècharpe". Huile sur bois. Paris, musée Carnavalet.
Anonyme. “Femme au chapeau noir et ‡ l’Ècharpe”. Huile sur bois. Paris, musée Carnavalet.

Le Musée Carnavalet est décidément un bien bel endroit. L’Exposition du moment brille d’un parfum de faste et de mystère comme nous les aimons.

Du 17 Octobre au 16 Mars 2014, « Le Roman d’une Garde Robe » vous replongera au cœur du chic d’une parisienne de la Belle Epoque aux années 30. Cette fameuse Parisienne n’est autre qu’Alice Alleaume, première vendeuse de la Maison Cheruit située au 21 Place Vendôme.

L’histoire de la couture se fond ici avec celle d’Alice, dont la famille resta très liée à la mode depuis le Second Empire.

Cette collection, issue du Palais Galliéra, Musée de la Mode de la Ville de Paris, est présentée ici pour la première fois. L’occasion nous est fournie de découvrir les robes griffées de chez Cheruit, Woth, Lanvin, des chaussures d’Hellstern, des chapeaux d’Alphonsine, Marcelle Demay et beaucoup d’autres encore.

Le Musée Carnavalet à réalisé un travail remarquable.

Un foule de détails et d’informations complémentaires jalonnent notre parcours (manuscrits, carnets de vente, croquis). En remettant ces objets dans le contexte d’une vie, le Musée leur redonne toute la saveur qu’ils méritent.

Le parcours et la mise en scène possèdent cette merveilleuse capacité à créer la surprise. Le poids des ans et la fragilité de certains tissus, (par ailleurs fort bien conservés), n’altèrent en rien l’étonnant sentiment de modernité qui se dégage de l’ensemble.

Malgré ce siècle d’écart, cette notion reste omniprésente à mesure de notre progression. Modernité des matières, des coupes et des échancrures, si révélatrices de l’évolution d’une société en pleine mutation qui ouvre grand les bras au progrès.

Robe du soir

L’Exposition s’articule autour de trois grands axes. Le parcours commence par une description de l’univers d’Alice au début de sa carrière. Nous assistons ensuite à un état des lieux du monde de la mode, avant de nous plonger de façon plus intime au cœur de l’activité de la jeune femme au sein de la maison Cheruit.

Trois grandes périodes défilent sous nos yeux. Trois époques qui, sur un temps assez court, auront manifesté de brutales ruptures avec les précédentes.

La Belle Époque d’abord, au cours de laquelle le style Art Nouveau en bouclant le 19e siècle, offrira les prémices d’une liberté indispensable à la Révolution sociétale des années 20. Cette décennie de paillette, en perpétuel mouvement sera marquée par la libération de la femme et la farouche volonté de gommer le souvenir d’un épouvantable conflit. Cette transition un peu folle jettera les bases d’une société plus ancrée dans le réel, résolument tournée vers l’avenir dont le style atteindra son apogée en 1937, à l’occasion de l’Exposition Universelle.

Sur un plan plus personnel, j’ai été très touché par l’image de ces ultimes gardiens de l’intimité de nos ancêtres. Contempler ces robes permet à l’imagination de prendre toute la mesure de leur valeur intrinsèque. En ayant abrité la vie, ces accessoires créent un pont invisible entre les générations. Le passé se dresse devant nous de façon palpable, charnel.

Ainsi la beauté des collections sublimée par la pertinence de la mise en scène nous offre la délicieuse opportunité d’un face à face avec l’invisible.

Sans mauvais jeu de mot, je n’ajouterai qu’un terme. Chapeau !

Nicolas Bonnell

Musée Carnavalet – 23 rue de Sévigné – 75003 PARIS

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Jean Béraud (1849-1936). "Sortie des ouvrières de la maison Paquin, rue de la Paix, vers 1902". Huile sur bois. Paris, musée Carnavalet.
Jean Béraud (1849-1936). “Sortie des ouvrières de la maison Paquin, rue de la Paix, vers 1902”. Huile sur bois. Paris, musée Carnavalet.

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3 réponses

  1. Jonas Lenn
    | Répondre

    Le tableau de Béraud me fait penser à une scène du roman de Huysmans, “En Ménage”, où il évoque la sortie des ouvrières d’une maison de couture située à deux pas de la Bourse.

  2. […]   […]

  3. […] Cette exposition répond aussi celle qui se déroule actuellement au Musée Carnavalet – « Le roman d’une garde Robe » (VOIR) […]

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