Le transport hippomobile très en vogue dans les rues de Paris du XIXe siècle, impliquait la mise en place de nombreux abreuvoirs et mangeoires installés à intervalles réguliers. Après une période de transition, l’avènement de l’automobile mit très vite un terme à cette tradition.
Le dernier abreuvoir de Paris, aujourd’hui préservé, se trouve dans la cour d’un immeuble situé au 67/69 rue de Pigalle. L’endroit hébergeait autrefois l’une des dernières “Postes aux Chevaux”, gérée par la famille Dailly. L’abreuvoir consistait en une petit réceptacle surmontée d’une tête d’étalon. L’effigie représentait le père d’une lignée de percherons au service de l’activité.
La poste à cheval périclita dès les années 1850. Face à la concurrence accrue des transports ferroviaires, les derniers membres de la famille Dailly tentèrent de diversifier leurs activité. Ils commencèrent par assurer le transport entre les gares et les Hôtels des Postes. Ce n’est qu’à partir de 1880 que Dailly transporta ses écuries à cet endroit de la rue de Pigalle. Ce nouvel emplacement permit le développement d’une panoplie de services encore plus vastes tel la location de chevaux, la maréchalerie et le transport de fonds. Après le décès de Louis Dailly, l’activité disparaîtra complètement au cours du XXe siècle. Malgré une première reconversion en garage, l’immeuble garda longtemps son enseigne “Postes aux chevaux”, avant sa démolition en 1969.
La photo date de 1964, peu de temps avant la construction du nouvel immeuble.