Le petit cimetière de Picpus, situé au 35 de la rue éponyme, témoigne de l’un des épisodes les plus terribles de la Révolution Française. Entre le 14 juin et 27 juillet 1794, l’endroit accueilli plus de 1306 victimes de la Terreur réparties en deux fosses communes creusée dans le jardin d’une confrérie de Chanoinesses. Celle ci fut chassée en 1792, au nom des lois antireligieuses.
La chapelle du couvent avait été transformée en bureau. Les fossoyeurs procédait à l’inventaire des vêtements dépouillés sur les victimes.
À cette période, la guillotine avait été déplacée Place du Trone renversé (Nation) afin de ne pas gêner la première procession du culte de l’Être Suprême voulu par Robespierre le 8 juin. La machine de mort tournait alors à plein régime. Le gouvernement révolutionnaire décrétait coupable “Tous ceux qui n’avaient rien fait contre la liberté, mais cependant rien fait pour elle” – Ambiance ! L’accusateur publique Fouquier Thinville s’en donnait à coeur joie. On décapitait pour n’importe quelle raison… vente de figures religieuses, services rendus à la noblesse ou même rédaction de poèmes.
Cette folie terroriste s’achèvera avec l’exécution de Robespierre et Saint Just le 28 juillet.
Sous le Directoire, un second cimetière sera ouvert à côté des fosses. Le cimetière de Picpus deviendra celui d’une partie de la haute noblesse parisienne, dont le membre le plus célèbre reste le Marquis de Lafayette. Les bâtiments de l’ancien couvent abritent depuis lors la Congrégation du Sacré Coeur. L’endroit reste aujourd’hui l’un des deux seuls cimetière privé de Paris.