À force de subir son environnement, on oublie souvent d’être touriste en son royaume. Notre-Dame-de-Paris est le parfait exemple du monument que l’on ne considère plus, tant il fait parti du paysage. Vue et revue, la perspective de la vieille cathédrale n’excite plus que l’étranger en quête d’un Paris de carte postale. Une Eglise comme toutes les autres sera t’on tenter de penser ? Il suffit d’en pousser la porte pour prendre toute la dimension d’un endroit dont les nombreux secrets se révèleront à ceux qui le méritent un peu. D’autant que son Histoire fut marquée par de nombreux aléas.
La construction complète du monument dura deux cents ans (1163 – 1363). C’est au siècle de Louis XIV que les ennuis commencèrent. Le style gothique, jugé trop sombre, déplaisait. Une bonne partie des vitraux du moyen-âge furent donc détruits sans vergogne pour laisser la place à de merveilleux carreaux blancs… La Révolution Française, dans sa folie barbare, poursuivit le massacre en la transformant en “Temple de la Raison”, vandalisant au passage de nombreuses reliques et oeuvres d’art. La cathédrale ne fut rendue au culte qu’en 1801, permettant à Napoléon de s’y faire sacrer Empereur dans les règles.L’édifice se trouvait alors dans si piteux état qu’on envisagea sa destruction. En 1831, le roman de Victor Hugo donna, contre toute attente, un regain de popularité au monument qui fut ainsi sauvé.Il fallu attendre 1844 pour que décision soit prise de le restaurer. Les travaux, dirigés par l’architecte Viollet le Duc, durèrent près de vingt ans. Une foule de détails disparus retrouvèrent leur place, tandis que de nombreux éléments furent ajoutés, offrant un nouvel équilibre à l’ensemble. La Cathédrale redevenait un endroit vivant, en perpétuelle évolution, existant au carrefour des siècles.
Faire le choix de cette redécouverte m’a procuré un immense plaisir. Je vous recommande le voyage jusqu’au sommet des tours, du haut desquelles neuf siècles nous contemplent.