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1853 – L’aventure Haussmannienne (introduction)

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À peine devenu Empereur en 1851, Napoléon III, inspiré par le modèle Londonien, décidera de moderniser Paris. Le centre de la ville était alors constituée d’un tissu de petites ruelles étroites dont la plupart n’avaient pas bougé depuis le Moyen-Age. Certaines zones comptaient 100.000 habitants au kilomètre carré. La faible circulation de l’air et l’étroitesse des passages facilitaient la propagation d’épidémies et de miasmes variés. Les classes riches avaient alors tendance à quitter cette zone pour les faubourg nord et ouest, entrainant du même coup une paupérisation du centre et l’instabilité politique qui en résultait. Aussi les barricades des révolutions de 1830 et 1848 furent grandement facilitées par cette configuration en labyrinthe.

1848 Barricades rue Saint Maur à l’occasion de la Révolution.

La modernisation de Paris répondait à trois impératifs.

 

1) Lutter contre l’insalubrité et améliorer les conditions de vies des ouvriers;
2) Faciliter les déplacements grâce à un réseau d’axes larges (aussi valable pour les habitants que pour les mouvements de troupes);
3) Redonner à Paris un prestige international à l’image d’une Londres modernisée.

 

Nommé Préfet de la Seine en 1853, Georges Eugene Haussmann aura pour mission, d’aérer, d’unifier et d’embellir la ville.
Sa tâche durera presque vingt ans. Il sera entre autre aidé par différents architectes dont Alphand en charge des jardins. Le ministre de l’intérieur Persigny s’occupera des montages financiers avec les frères Pereire.
Haussmann rasera des quartiers entiers (dont l’île de la Cité) et donnera à Paris sa physionomie actuelle.
200 kilomètres de voies nouvelles seront réalisées. Les premiers travaux bouclèrent une première croisée centrale à travers le percement des Boulevards de Strasbourg, Sébastopol et Saint Michel, ainsi que le prolongement de la rue de Rivoli vers l’Est. Suivirent ensuite le Boulevard Saint Germain, les rues de Rennes et Monge et de nombreuses autres…
Nous reviendrons sur le détail de ces travaux à l’occasion de prochains articles.
Le financement des travaux sera basé sur l’emprunt. 
Haussmann emprunte entre 50 et 80 millions de Francs par an. Les propriétaires sont expropriés et les anciens immeubles détruits. L’emprunt est remboursé grâce à la vente par lots de ces nouveaux terrains devant faire l’objet de constructions nouvelles selon un cahier des charges bien précis. Au delà de l’architecture, cela concerne l’eau, le gaz et le tout à l’égout.
Toutefois le coût de l’annexion des communes en 1860 (voir article) et une politique d’expropriation de plus en plus chère fissurera le système. En 1870, la dette se montera à près d’1,5 milliard de francs.
Durant toute son oeuvre, Haussmann devra faire face à une opposition farouche. Outre les coûts dispendieux de l’opération, on lui reprochera aussi la destruction de nombreux bâtiments d’époque. Victor Hugo revenu d’exil, ne reconnaîtra pas sa ville.
S’il fut toujours soutenu par l’Empereur, il devra quitter ses fonctions peu avant la chute de ce dernier en 1870. Les principes de son oeuvre seront poursuivis après lui et les dettes seront absorbées sans souci par la troisième république.

Haussmann décèdera en 1891.

rue du vieux colombier
rue Censier
rue Réaumur
Bd Henri IV
Rue du Jardinet (Odeon 1865)


Rue du Jardinet 2011

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