En 1913, l’entrepreneur André Citroën créa une entreprise d’engrenage dont la denture en forme de chevrons deviendra le logo de la marque.
En 1915, celui ci proposera à l’Etat de construire une usine d’obus. Dans cette optique, il acheta une zone de 22 hectares située au Quai de Javel alors peu urbanisée. Fort d’une première commande d’un million d’unités, les nouvelles usines Citroën soutiendront massivement l’effort de guerre.
En 1919 Citroën rachètera le constructeur Mors et se reconvertira dans la fabrication automobile. De cette alliance naîtra le premier modèle : la Citroën type A. La décennie qui s’ouvre marque une période de prospérité pour la marque dont les méthodes de productions inspirées du Fordisme, permettront de passer d’une cadence de trente voitures par jour en 1919 à un millier dix ans plus tard. Les En 1925, l’Expositon des Arts Déco fournira à Citroën l’opportunité d’une gigantesque publicité sur la facade de la Tour Eiffel.
En 1928, l’usine du Quai de Javel compte 30000 personnes, parmi lesquels l’on recense 6000 femmes. Le constructeur se montre très vigilant quant aux conditions de travail des salariés. En créant des crèches, une infirmerie et de nombreuses opportunités de loisirs, Citroën s’inscrit dans une logique de grande modernité au service de la productivité. De nombreuses douches et toilettes permettent un accès irréprochable à l’hygiène.
En 1933, l’usine sera démolie puis reconstruite en un temps record, sans impact réel sur la production.
En 1933, l’usine sera démolie puis reconstruite en un temps record, sans impact réel sur la production.
Les ennuis ne commenceront qu’à partir de 1934 avec le lancement de la traction avant. Malgré son avance, les coûts de fabrication exorbitants de cette voiture révolutionnaire conduiront Citroën à la liquidation judiciaire. Pour ne rien arranger, la concurrence de Renault avait pris une autre dimension.
Les 250.000 emplois seront finalement préservés grâce au rachat de l’entreprise par Michelin.
En 1936, le succès de la traction avant redonne une bouffée d’oxygène à la marque qui affiche un bénéfice net de 18 Millions de Francs. Hélas, André Citroën victime entre temps d’un cancer de l’estomac n’assistera pas à son redressement.
Bombardées trois fois durant la Seconde Guerre Mondiale, les usines connaîtront une nette baisse de régime à cette période.
Bombardées trois fois durant la Seconde Guerre Mondiale, les usines connaîtront une nette baisse de régime à cette période.
En 1958, le Quai de Javel est rebaptisé André Citroën.
En 1970, le manque de place et l’optimisation des processus de fabrication conduiront Citroën a délocaliser sa production sur des sites en province, dont celui d’Aulnay sous Bois. La dernière Citroën fabriquée à Javel sortira en 1975.
Après une longue négociation, l’Etat rachètera les 22 hectares de l’entreprise. Démolies entre 1976 et 1984, les usines laisseront la place à un vaste programme immobilier et à la création d’un parc de 13 hectares. Inauguré en 1992, il est l’oeuvre des paysagistes Gilles Clément, Allain Provost et des architectes Patrick Berger et Jean Paul Viguier. D’autres images sont disponibles sur la page Facebook du site – ICI
Une réponse
Daniel
Merci pour ce très intéresant reportage. Il me semble que la troisième photo, n’a pas de rapport direct avec le sujet. Cette gare de triage, se trouvait en bordure du quai Branly, et a été remplacée par le stade Emile Anthoine. Elle ne servait pas spécialement aux usines Citroën. Elle était alimentée par ligne de chemin-de-fer allant des Moulineaux aux Invalides. Notre rer C l’emprunte.
La pouponnière du personnel a été remplacée par un immeuble tout à fait commun, dans les années 1990.Elle se trouvait effectivement à l’angle de la rue Gutenberg et donnant sur la rue Balard. Voir ici:
http://lesphotosdedaniel.unblog.fr/2010/05/11/les-bambins-de-chez-citroen/
Daniel.